Voilà, je suis arrêtée pour me consacrer à l'arrivée de notre enfant et ça me rend pleinement heureuse. J'ai commencé la préparation à l'accouchement en piscine hier soir, j'ai beaucoup aimé. C'était un moment émouvant, doux mais aussi laborieux. J'ai découvert en fait, que j'ai du pain sur la planche concernant ma maîtrise du souffle et de la respiration. Je me fixe donc des objectifs dans ce domaine pour les mois à venir. Je continue le sport à la salle et ça me fait du bien.
Comme c'est agréable de sentir le tout petit vivre dans mon bidon, jamais je n'aurais pu imaginer à quel point ces sensations sont merveilleuses, magiques. Mon entourage proche est rassurant, chaleureux ce qui fait que je me suis rarement sentie aussi bien malgré tout ce que nous avons à faire !!!

C'est si bon d'attendre une telle nouvelle. "Enfant" comme nous l'appelons, grandit bien et commence à faire sa place. Il a bien raison d'ailleurs, il n'aura peut-être pas tant l'occasion que cela après. Dans quelques jours, nous en saurons un peu plus sur lui et notamment sur son "sesque".
En attendant, Papa lui parle à travers la paroi abdominale pendant que Maman l'hydrate avec du beurre de karité; cherche un petit nid douillet sur Angers alors que cette dernière se fait des tartines de beurre.... de cacahuètes; lui achète un CD de Mozart et un "Doomoo" tout mou qui lui servira jusqu'à ses 10 ans pendant que sa Maman répète monte sur les planches. Que du bonheur!
Le ménage passe à la vitesse supérieure et rentre dans la phase "sérieuse" : achat d'une voiture plus spacieuse dans laquelle enfant pourra dormir et régurgiter à son aise, demande de mutation dans le diocèse du Maine et Loire (AMEN) qui ne fera bientôt plus partie des Pays de la Loire, recherche de financement auprès des banques en pleine crise, recherche d'un logement pour pas cher en excellent état en plein centre ville etc.

Heureusement qu'il est là...

Samuel

Quel instant ce fut quand elle revint de la plus petite pièce de l'appartement en criant incrédule "Y EN A DEUX! OULALA SAM! Y EN A DEUX!". Le temps que je comprenne (non sans aide) que le "2" correspondait au nombre de bâtons affichés sur le test de grossesse quand il est positif et mon incompréhension (naïve) se transforma en joie. Après vérification légitime mais non nécessaire du stick, des larmes incontrolées me coulèrent. Puis, suivit un long bras-bras silencieux chargé d'amour et de tendresse comme nous savons si bien les faire. Inoubliable sensation.

Samuel

Et voici que depuis désormais deux semaines nous vivons "ailleurs", nous vivons "autrement", bien évidemment ce n'est pas sans difficultés, mais à nouveau je sais que nous sommes existants l'un pour l'autre. Le milieu rural de mon lieu d'exercice m'oblige à de nouvelles découvertes, l'entrée dans le monde de l'éducation nationale n'est pas toute rose. Je trouve mon bonheur auprès de mes vingt-trois élèves chacun riche de ses trésors à rencontrer.
Notre cadre de vie est idéal, pour le moment je n'en profite pas de façon optimale par manque de temps. C'est un vrai privilège d'habiter un appartement aussi beau, le centre d'une petite ville, d'apercevoir clocher et château de la fenêtre...
Je suis bien.

C'est une nouvelle vie qui débute aujourd'hui. Nous endossons le costume de professeur des écoles et laissons celui d' "étudiant stagiaire" au placard. Le CFP, lieu maudit pendant deux ans, rempli d'hypocrites incapables, dangereux, incompétents et fénéants, représente plus une période qu' un lieu physique. Le CFP en tant que tel ne représente rien sinon de la honte et du dégout mais c'est bien au-delà qu'il faut y chercher le positif. Beaucoup de bons souvenirs nous habitent, des moments de vie, des merveilleuses rencontres et particulièrement la notre, impromptue, incongrue, improbable, inespérée. Dans cet endroit,  j'ai grandi, rêvé, je me suis libéré, révélé mais j'y ai perdu une energie folle, un temps précieux, un cerveau, la raison. Maintenant, il ne nous reste plus que des amis, nous deux et une vie à construire.

Samuel

Je tiens à souligner sa patience, je ne fais que des bêtises pourtant, aujourd'hui j'ai fait "cuire" la yaourtière et lorsque j'ai nettoyé la plaque vitro, je l'ai plus que "gratouillée". Il reste patient alors que dans la situation inverse je serais intransigeante. Je me sens en apprentissage à ses côtés pour toutes ces choses de la vie.

Ces jours de mai sont les derniers d'un parcours souvent semé d'embûches. J'y arriverai est une devise qui a du s'inscrire dans mon esprit. Je ne sais toujours pas de quoi sera fait demain, mais il fallait aboutir. Je ne renonce pas loin de là, je m'assure avant un éventuel changement, oui, je vieillis, la prise de risque n'est plus la même.

Je me suis évadée, dans une bulle d'espace et de temps. Je suis devenue éponge dotée de mes cinq sens au cœur de la nature. Je suis bien évadée.

Le théâtre pour Marie, cette année, c'est terminé. 8 dates pendant lesquelles elle a joué le rôle de Brigitte, une peste (tiens, tiens): 5 à Feneu, 1 au château du Plessis Macé (festival "très tôt en scène") et 2 à Champigné. Dans l'ensemble, tout s'est relativement bien déroulé. La famille s'est déplacée pour l'occasion et pour notre plus grande joie : Les Lino, les Titou, les Prime, Mélo, les Rossignol, mamie Simone, les parents Crochard, Béa, Luc et les pitites nièces.
Stress, plaisir,  joies,  rires, temps, fatigue, fierté caractérisent cette expérience humaine et artistique. Ce loisir très prenant a été une vraie révélation pour Marie : épanouissement personnel et nouvelles rencontres ont été les principaux bénéfices. Pour ma part, j'ai senti une troupe accueillante et soudée qui a su m'accepter et me laisser contribuer à l'aventure ( affiche, souffleur). En espérant qu'elle puisse continuer l'année prochaine, nous remercions tous les gens liés de près ou de loin à cette expérience.

Samuel

Voilà c'est samedi fin du mois de février, il fait plutôt doux et ensoleillé. Nous nous sommes pacsés il y 18 jours, une façon pour moi de lui montrer que j'étais prête et engagée. J'ai 27 ans depuis peu et je me sens grandir à ses côtés en fait il me révèle comme si j'étais une photo sur un papier que l'on avait jamais pris le temps de développer... Je suis bien et heureuse de le faire savoir en cet après midi.
Le PACS , une journée spéciale, j'avais peur d'avoir oublié des papiers importants, j'ai quand même largué mon passeport au pied de l'horodateur en payant le parking mais bon ouf j'en ai pris conscience au moment de l'ultime "checkage". C'était chouette même s'il faisait moche, on a attendu juste un peu au tribunal et nous avons été reçus par une dame agréable. J'étais émue et très heureuse d'entendre que nos deux noms étaient maintenant liés...
Ensuite avant de retourner en cours on a pris le temps de déjeuner dans un restaurant très chouette.
Quelques jours après nous avons fêté ça comme ils se doit avec nos collègues. Reste à partager cet évènement tout au long des rencontres avec ceux qui nous sont chers mais qui sont loin.

Marie